Léa Souccar-Lecourvoisier

Quand je suis née, au Liban, la guerre avait trois ans.
Le jour où elle s’est tue, j’en avais douze.
Entre les deux, les mots des livres et de ma grand-mère conteuse m’ont portée au-dessus du fracas, comme un tapis volant, et m’ont fait devenir.

Conteuse

Je conte à l’école, de la maternelle à la terminale, à l’université, à l’hôpital, en prison… partout où une histoire a besoin d’une voix et d’un envol.

formatrice

Depuis 2010, j’expérimente le super-pouvoir du conte oral à l’école. Aujourd’hui, je partage ce savoir à travers deux formations.

Si j’etais… une atmosphère
Le halo d’un réverbère

Parce que le halo de lumière, la nuit, est un passage secret vers l’autre côté des mots.

Si j’étais… un objet
Une pelote de laine

Quand j’étais petite, je voulais être couturière et lainière. Le mot « lainière » n’existe pas en libanais…

Si j’étais… une odeur
Un verre de whisky

Je ne le bois jamais. Je préfère le thé, avec un nuage de lait. Le whisky, je le respire et je me souviens…

presentation magique. Mais vraie. Si si. Tres vraie.

Une fois il était…

… Une fois il n’était pas, il y avait une fille qui, au lieu de passer le concours de médecine, décida d’aller faire du théâtre.

Durant son année de licence en Arts Scéniques eut lieu le premier Festival du Conte et du Monodrame de Beyrouth. Cette semaine-là, la fille sécha ses cours. Elle écouta toutes les conférences le jour, tous les conteurs la nuit, et ce qui dormait au fond d’elle se réveilla.

A partir de ce jour, elle se forma sans relâche. Elle apprit auprès de Jihad Darwiche, Hamed Bouzzine, Said Ramdane, Evelyne Cevin, Muriel Bloch et plus récemment Clara Guenoun.

Après un Master « Enseignement du Théâtre en Education Spécialisée », elle devint conteuse-marionnettiste et raconta un peu partout : à l’école, à l’hôpital, dans les camps de réfugiés et en prison.

En 2010, elle passa le concours de professeur des écoles « pour voir », et elle vit. Elle posa alors ses valises dans une classe de Grands, et y expérimenta toutes les possibilités pédagogiques du conte oral.

Ses expériences débouchèrent sur deux formations qui figurent cette année au catalogue de la DDEC 91. Elle y transmet ses passions, le Conte et la Pédagogie, et les étincelles qui naissent de leur rencontre.

En 2023, elle créa Conte à mes Yeux et prit son envol.

– Quel nom étrange, dirent ses amis. Pourquoi « Conte à mes yeux » ?
– Pour le savoir, répondit-elle, il faut cliquer sur le bouton doré en bas. Il changera de couleur, et vous basculerez de l’autre côté des mots.

Ainsi fut fait. On dit qu’ils y sont encore.

Mon histoire je l’ai racontée, et dans votre coeur je l’ai cachée. A votre tour de la raconter.